Histoire d’eau

C’est une première : à Saint-Quentin en Yvelines, des enseignants d’EPS ont réussi à convaincre les huit chefs d’établissements publics du second degré implantés sur deux villes de défendre l’enseignement scolaire de la natation auprès des communes propriétaires du bassin nautique.

Après la livraison en janvier 2003 d’un somptueux centre nautique pour les habitants des communes de Montigny et Voisins le Bretonneux, les collèges et lycées des deux villes ont été invités à se partager des créneaux d’utilisation au prix de 15 € par ligne d’eau et par heure.

Les coordonnateurs des établissements, soucieux d’une gestion équitable des demandes, ont sensibilisé leurs administrations sur les coûts de mise en œuvre : emplois du temps, frais de location, frais de transport.

Les principaux et proviseurs se sont saisis du dossier pour négocier ensemble la participation aux frais de fonctionnement et la répartition des créneaux.

A la rentrée de septembre 2003, aucun élève de l’enseignement public du second degré des deux villes n’est encore allé à la piscine sur le temps scolaire. Et pourtant, quatre établissements sont implantés à proximité immédiate du centre nautique.

En fait, aucune tentative de conciliation n’a aboutie, les élus locaux refusant de se rendre aux arguments avancés relatifs à l’étroitesse des budgets des lycées et collèges. A titre d’exemple, un cycle de 16 séances d’une heure de natation pour un niveau de quatre classes de 6ème correspond à 2400€ de location de bassin, somme à laquelle il faudra ajouter les frais de transport. C’est forcément exorbitant!

Les responsables des sports de la ville de Montigny, pilotes du dossier, ne s’attendaient pas à une telle résistance, menée sur un front uni. A ce jour, ils campent sur leurs positions, et nous attendons leur réaction face à la sous utilisation du centre nautique qui, quel que soit son taux de remplissage, engendre des frais fixes.

Les collèges et lycées resteront inflexibles : participer aux frais de fonctionnement, oui ; mettre en péril les budgets déjà très serrés pour la mise en place du savoir nager, aussi important soi-il, non.

Pour la première fois sur le secteur, les enseignants d’EPS ont réussi à mobiliser tous les chefs d’établissements qui s’expriment à l’unisson sur un dossier sensible et non encore achevé.

Le savoir nager sur les villes le Montigny et Voisins le Bretonneux est au creux de la vague, malgré l’existence de ce complexe nautique neuf et moderne. Pour le bien des élèves, souhaitons que la cohésion de tous puisse être maintenue. Ce n’est qu’à ce prix que la situation pourra évoluer favorablement, car ce dossier est loin d’être clos…

Françoise SIMON

« Ignorer la tragédie du Cid était grave, ne pas savoir nager le devient »