Courrier Recteur – Stage en responsabilité
SNEP Académie de Versailles
S3-versailles@snepfsu.net
A Monsieur le Recteur
Rectorat de Versailles
Monsieur le Recteur,
Nous souhaitons porter à votre connaissance la façon dont la mise en stage des étudiants – stage en responsabilité- est actuellement mise en place dans notre académie.
Elle nous paraît pour le moins hasardeuse voire peu préoccupée par une quelconque cohérence de la continuité de l’enseignement de l’EPS.
Certains collègues et chefs d’établissement ont été informés de « l’arrivée » dans les jours qui viennent (de 2 stagiaires qui prendraient les classes du collègue pendant 15 jours) et ce :
– Sans qu’aucun échange ne soit prévu, ni programmé entre les stagiaires et le professeur devant confier ses classes. Lundi 15 mars, certains stagiaires vont prendre des classes sans qu’aucune modalité d’échanges n’ait été programmée !
– Sans qu’aucun document finalisant le contenu de ce stage ne soit parvenu aux intéressés.
Nous souhaitons vous rappeler un certain nombre de points auxquels nous sommes particulièrement attachés.
Ces stages devraient retenir toute l’attention de notre administration parce qu’ils sont, ou peuvent être des moments structurants de la formation.
Pour ce faire, ils doivent être mis en place sous certaines conditions :
– pourquoi rien n’est indiqué sur les objectifs ? les Chefs d’établissement et les Enseignants qui accepteront de confier leurs classes n’ont-ils pas à être informés ? (initiation à l’intervention, découverte du métier, prise de fonction ? qu’en est il ?). ce cadre doit être défini.
-la pratique doit être accompagnée : pourquoi le Professeur qui laisse ses classes ne peut il être présent ? Pourquoi ne pas lui confier une mission de conseil, d’observation, de guidage sur cette mise en stage ? En quoi la mise en situation en responsabilité totale – sans guidage – va elle être plus formatrice ?
Une prise en charge progressive des problèmes posés par la pratique nous semble plus favorable. La présence du professeur laissant ses classes doit être obligatoire et finalisée.
Il y a une nécessité impérative de construire un dispositif réfléchi – cohérent sur l’ensemble du temps de formation – qui pourrait contribuer à offrir au futur enseignant les outils nécessaires à un bon début dans le métier.
Les conditions – dans l’urgence – mises en place aujourd’hui ne sont pas acceptables ; elles ne le sont pas pour nos élèves, même si ce qui se passe en classe sert de matériau pour la formation, nos élèves n’ont pas à subir des changements d’enseignant tout au long de l’année (certains stagiaires vont prendre les classes d’un TZR qui remplaçait déjà un collègue) ; les lieux d’implantation des stagiaires doivent être réfléchis. Les étudiants en formation doivent avoir des conditions permettant une prise en charge progressive des problèmes professionnels, les conditions dans lesquelles ils vont être, doivent leur être décrites, analysées ainsi que les étapes des apprentissages dans lesquelles les élèves sont engagés, conditions minimales pour les mettre dans une situation favorable. L’approche de la complexité du métier doit se faire par étapes ainsi que la prise en charge de situation d’enseignement ou de classe.(pourquoi avoir réduit de 3 semaines à 15 jours le temps de stage ?). Enfin nos collègues ont à être informés et à donner les conditions de leur pratique mais aussi doivent pouvoir contribuer à l’encadrement de cette situation de stage, à la préparation et à l’analyse de ce qui se passe.
La « totale » responsabilité, comme proposée aujourd’hui est pour nous impensable (au sens de remplacement d’un enseignant titulaire sur l’ensemble de ses tâches) avant la réussite au concours.
Nous souhaitons pouvoir échanger avec vous sur ces modalités dont nous vous demandons qu’elles soient entièrement réexaminées le plus rapidement possible, les conditions actuelles conduisant plusieurs de nos collègues à refuser l’accueil des stagiaires, aboutissant ainsi à une situation de blocage.
Nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Recteur, l’expression de nos sentiments respectueux.
Trappes, le 10 mars 2010
Pour le SNEP académique
J.Sels